Centre d\'Appel à la Réconciliation avec Dieu

« Car, c’est une grâce que de supporter des peines par motif de conscience envers Dieu quand on souffre injustement. Y-a-il une gloire à supporter des mauvais traitements pour avoir péché ? Mai si, tout en faisant le bien, vous supportez la souffrance, c’est une grâce devant Dieu. C’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ lui aussi a souffert pour vous, et vous a laissé un exemple, afin que vous suiviez ses traces. Lui, qui n’a pas commis de péché, et de la bouche duquel il ne s’est pas trouvé de fraude ; lui qui, insulté ne rendait pas l’insulte ; souffrant, ne faisait pas de menace, mais s’en remettait à celui qui juge justement ; lui qui a porté nos péchés en son propre corps sur le bois, afin que morts à nos péchés, nous vivions pour la justice ; lui dont les meurtrissures vous a guéris. Car vous étiez comme des brebis errantes, mais maintenant, vous êtes retournés vers le berger et le gardien de vos âmes » (1Pierre 2 : 19 – 25).

Bien que nous ne voulions pas entendre parler de souffrance et encore moins la subir ou la rencontrer, il n’en demeure pas moins que les croyants que nous sommes devront plus que jamais nous habituer à l’idée que les souffrances sont inévitables et comprendre la pensée de Dieu sur cette question er surtout les attitudes que le Seigneur nous recommande d’avoir dans les temps difficiles. Bien de chrétiens pensent qu’en tant que chrétiens, enfants de Dieu, ils ne devront pas souffrir dans ce monde. Ils pensent qu’ils doivent être dispensés de toutes formes de souffrances. Malheureusement Dieu n’entend point les choses de cette oreille. C’est pour avoir fermé les yeux et les oreilles que l’église fuit les souffrances dans ce monde pour et fout sa tête dans l’évangile de prospérité dans lequel ne prospèrent d’ailleurs que ces seuls prédicateurs qui savent manipuler les foules en délire pour en tirer bénéfices personnels. Il nous faut impérativement écouter le point de vue de Dieu sur la question, si nous voulons car Jésus disait : « vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage car j’ai vaincu le monde » (Jean 16 : 30).

Le passage biblique cité plus haut nous introduit dans la vision de Dieu par rapport à la souffrance. Nul croyant n’ignore que la souffrance est consécutive au péché dans jardin d’Eden. En effet depuis la désobéissance de l’homme, et la malédiction qui s’en est suivie, l’humanité toute entière n’échappe point à la souffrance. Ceci peut facilement compris par nous qui sommes chrétiens. Mais comment comprendre qu’étant devenus enfants pardonnés de nos péchés e ayant reçus l’adoption, marqués du sceaux de Dieu, nous puissions encore souffrir. Que le pécheur ; l’homme méchant souffre se comprend assez aisément, mais pourquoi le juste aussi doit-il souffrir ? Pourquoi souffrons bien plus que ne souffrent ceux qui ne craignent pas Dieu et dont la conduite défie ses châtiments ? Si nous retournons à notre passage : 1Pierre 2 : 19-25, il y ressort que le croyant souffre parce qu’il est appelé à cela. Mais comment ?

• Ø Le croyant souffre parce qu’il est séparé du monde. Appelé hors du monde, et vivant dans ce monde sans en être citoyen, le croyant ne peut que s’attendre à souffrir de la part de celui dont il est séparé tout en y vivant étant toujours dans son corps.
• Ø Le croyant souffre parce qu’il est appelé à marcher dans la sainteté
• Ø Le croyant souffre parce qu’il est au service de Dieu
• Ø Le croyant parce que sa foi est testée
• Ø Le croyant souffre parce que harcelés par les puissances des ténèbres
• Ø Le croyant souffre parce qu’il est témoin de Christ

Toutes ses formes et sources de souffrance sont de l’ordre de son appel et que nous nous attellerons à développer.

I)                   Souffrir parce que séparé du monde.

De par notre appel, nous ne sommes plus du monde, bien qu’étant toujours dans le monde. Dès lors, sa vie est l’exacte antithèse des principes qui régissent la manière de vivre de ceux qui l’entourent. Aussi est-il écrit : « Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l’ignorance. Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit : Vous serez saints, car je suis saint. Et si vous invoquez comme Père celui qui juge selon l’œuvre de chacun, sans acception de personnes, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre pèlerinage, » (1Pierre1 :14-17). Saint de par son appel, saint de par ce que Christ a accompli pour nous et nous avions par la foi reçus, nous sommes appelés à demeurer dans cet état et cela va nous coûter beaucoup. Car, comment vivre dans un monde dans lequel règne le mal sans se souiller ? Est-il agréable de résister aux assauts du péché ? N’est-ce pas en serrant les dents que le croyant tient ferme ? Le fait de faire mourir les actions du corps par l’Esprit tel que cela nous a été recommandé dans Romains 8 : 13, se réalise-t-il sans douleur ? Il y a une lutte acharnée pour se maintenir dans la sainteté que Christ nous acquise en nous faisant crucifié avec lui sur la croix pour nous extraire du péché comme loi de vie (Romains 8 : 3-6). De cette lutte naît une souffrance terrible pour l’âme et le corps, car le croyant pour ne plus se laisser asservir au mal se conduit avec circonspection et rejette toute sollicitude de la chair et du monde. Il mène une vie de renoncement à soi-même et au monde. Et c’est bien pour cette raison que Jésus-Christ invite quiconque veut le suivre à se charger de sa croix pour le suivre. La croix est bien le lieu de la souffrance ; le lieu de la mort à notre propre volonté, à notre vie-propre pour que la vie du Seigneur se manifeste. C’est pourquoi il est clairement écrit que celui qui a souffert dans le corps en a fini avec le péché : « Ainsi donc, Christ ayant souffert dans la chair, vous aussi armez-vous de la même pensée. Car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché,  afin de vivre, non plus selon les convoitises des hommes, mais selon la volonté de Dieu, pendant le temps qui lui reste à vivre dans la chair » (1Pierre 4 : 1 – 2). Comme nous le constatons, nous sommes interpelés à nous armés de l’esprit de souffrir, c’est-à-dire à admettre que pour vivre séparé du monde, nous allons souffrir car la séparation est dans la manière de vivre.

En outre, vivant dans un monde dont son comportement n’est qu’une condamnation pour ce dernier, le croyant subira rejet et persécution. « Or, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés, disait Paul à Timothée » (2Timothée 3 : 12). Le croyant sera haï et maltraité par les incroyants. « C’est assez, en effet, d’avoir dans le temps passé accompli la volonté des païens, en marchant dans la dissolution, les convoitises, l’ivrognerie, les excès du manger et du boire, et les idolâtries criminelles. Aussi trouvent-ils étrange que vous ne vous précipitiez pas avec eux dans le même débordement de débauche, et ils vous calomnient » (1Pierre 4 : 3 – 4). Le Seigneur Jésus-Christ lui-même n’a-t-il pas dit : « Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait. Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite : Le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi ; s’ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. Mais ils vous feront toutes ces choses à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas celui qui m’a envoyé » ? (Jean 15 : 19-21). Nous sommes bien avertis ! Et c’est dommage de voir des frères et des sœurs penser que le monde envers nous sera sympathique et tendre. S’il le devenait, nous devons commencer par nous poser des questions. Il faut se détromper, si le monde vous aime, c’est que vous lui aviez lui fait des concessions qui vous valent sa reconnaissance. On ne peut vivre véritablement comme Christ nous le recommande sans être haï et rejeté par le monde.

(à suivre)

David Nikièma